Il était une fois,
une activité, soutenue par une directive européenne, qui n'était pas régulée alors qu'elle touchait au domaine du droit.
Chaque jour,
ses acteurs exerçaient leur activité, regroupés en une multitudes d'associations aussi variées que leurs secteurs d'origine. Ils avaient réussi à définir ensemble un cadre national de déontologie, mais butaient sur les propositions à faire au gouvernement pour transcrire la directive européenne en droit français. Comment professionnaliser cette activité, tout en conservant son indépendance et en restant fidèle à ses valeurs de diversité, de souplesse et de créativité
?
Un jour,
ils eurent l'idée d'inviter l'ensemble des têtes de réseaux à inventer ensemble un chemin en direction de propositions communes. Rien n'était garantit, il s'agissait d'explorer ensemble les possibles. La première étape constitua à rassembler un groupe informel de
leaders, représentatifs de la diversité de ce monde là, qui soit en capacité d'inviter l'ensemble de la profession à un forum de discussion.
Convaincre ces leaders influents de l'intention ne fut pas toujours un long fleuve tranquille.
Le seconde étape consista à formuler ensemble la question qu'il s'agissait de poser à l'ensemble de la profession. Ce travail fut l'objet de discussions
animées ! Le groupe compris finalement qu'il s'agissait d'abord de se mettre d'accord sur les enjeux de la transposition.
Ainsi furent invitées 120 personnes, issues de tous les courants de la profession, à deux jours de forum ouvert, placé sous le haut patronage du Ministère concerné. Des groupes de travail se sont spontanément organisés sur des thèmes variés. 35 ateliers ont ainsi
travaillé sur les définitions et les champs de la profession, la formation des intervenants, la qualité, la déontologie, la confidentialité, le contrôle...Le document de synthèse de chaque atelier a été remis, à l’issue du forum, aux différents participants.
Grâce à cela,
l'ensemble des acteurs présents se mit d'accord pour adhérer à un corpus de critères de compétences et de garanties (
cf communiqué de presse), plutôt que de créer une profession.
Grâce à cela,
ils se constituèrent en corps social autonome, et dans les années qui suivirent, lancèrent un certain nombre d'initiatives qui structura leurs activités communes et leur donna du poids face aux institutions.
Jusqu'à ce que,
quelques années plus tard, à la veille de l'encadrement de la pratique de la médiation par les pouvoirs publics, ils décidèrent, à la suite d'un nouveau forum, (qui cette fois, se prépara dans la confiance avec l'ensemble des acteurs) de se constituer en collectif, pour porter une parole commune de tous les médiateurs. Ce collectif grossit, devint
représentatif de 5000 médiateurs, et remis au garde des Sceaux un Livre blanc, reprenant les travaux du Forum.
Ainsi naquit le Conseil National de la Médiation.